Communication associative : 10 erreurs fréquentes dans le médico-social
Associations, ESMS, ADAPEI : comment éviter ces erreurs de communication fréquentes dans le secteur du handicap ou de l'accompagnement aux personnes ?
Dans le secteur médico-social, la communication est bien plus qu’une vitrine : elle est un lien, un outil de valorisation, un levier de reconnaissance. Pourtant, certaines erreurs – parfois anodines – peuvent brouiller les messages, ternir l’image ou freiner l’engagement. Voici quelques exemples de maladresses à éviter… et surtout, les bonnes pratiques à adopter pour une communication porteuse de sens et efficace.
Je suis Rémi VEILLEROT, consultant en communication digitale, et ancien responsable communication pour une ADAPEI. Fort de mon expérience dans un secteur complexe mais porteur de sens, je vous partage aujourd’hui quelques leçons tirées de mon parcours. Une communication utile, qui permet d’apprivoiser les enjeux spécifiques du médico-social pour mieux les comprendre et y répondre.
1. Conserver une communication trop institutionnelle
❌ L’erreur : Mettre en avant uniquement l’association, ses dates, ses chiffres, ses projets internes…
✅ La bonne pratique : Faire vivre les histoires humaines, valoriser les personnes accompagnées, les professionnels engagés, les familles et les bénévoles. Une communication centrée sur l’humain, authentique, sensible.
👉 Quelques idées :
- Des portraits mensuels d’usagers sur le site ou les réseaux sociaux.
- Une série « Mon métier, ma passion » avec les pros du médico-social.
- Une expo photo humaine lors de vos événements.
2. Négliger la lisibilité et l’accessibilité
❌ L’erreur : Des textes trop longs, trop jargonneux ou une mise en page qui n’est pas inclusive.
✅ La bonne pratique : Utiliser un langage clair, structuré, compréhensible par tous. Adapter les supports pour les publics en situation de handicap : pictos, contrastes, lecture facile (FALC), vidéos sous-titrées…
👉 Quelques idées :
- Utiliser la méthode FALC (Facile à Lire et à Comprendre).
- Créer des supports numériques accessibles (PDF contrastés, navigation simple).
- Sous-titrer systématiquement les vidéos (Kapwing, Submagic, Canva).
3. Mal soigner sa présence sur internet
❌ L’erreur : Un site non mis à jour, ou un Facebook laissé en friche depuis 2019.
✅ La bonne pratique : Animer régulièrement ses outils numériques avec des contenus utiles, vivants et engageants. Il est essentiel aussi d’avoir un site clair, avec une navigation simple et moderne et un design responsive (adapté pour un visionnage sur PC, tablette et téléphone).
👉 Quelques idées :
- Une rubrique « Actualités » avec 1 article/mois.
- Une FAQ pour les familles découvrant le secteur du handicap.
- Un formulaire de contact clair, avec délai de réponse affiché.
4. Être présent sur les réseaux sociaux sans stratégie éditoriale
❌ L’erreur : 3 posts en janvier, plus rien jusqu’à l’été, puis un déluge en septembre.
✅ La bonne pratique : Une présence cohérente, planifiée, ciblée.
5. Oublier d’impliquer les équipes et les familles
❌ L’erreur : Une communication descendante, centralisée, technique.
✅ La bonne pratique : Créer une dynamique collaborative : donner la parole aux professionnels, aux éducs, aux familles, aux bénévoles.
👉 Quelques idées :
- Créer un comité éditorial pluridisciplinaire (professionnels, familles, personnes accompagnées, bénévoles).
- Organiser des ateliers de production de contenus (messages ou visuels) avec les personnes accompagnées.
- Mettre en place une « boîte à idées » pour récolter les idées et contributions.
6. Réserver la communication aux seuls événements exceptionnels
❌ L’erreur : Attendre la « grande fête d’été » pour poster une actualité sur un établissement.
✅ La bonne pratique : Raconter la vie des établissements assez quotidiennement, pas seulement durant les temps forts.
👉 Quelques idées :
- Les coulisses d’un atelier ou d’une sortie.
- Un partenariat local valorisé (IMPro + collège, ESAT + entreprise…).
- Les petites fiertés : un jardin créé, un projet inclusif réussi.
7. Se méfier des émotions
❌ L’erreur : Éviter les témoignages par peur du pathos ou d’une image dévalorisante.
✅ La bonne pratique : L’émotion, quand elle est sincère et bien racontée, est un levier puissant de mobilisation. Il ne s’agit pas de « faire pleurer dans les chaumières », mais de raconter le réel avec respect et sens.
8. Négliger la communication interne
❌ L’erreur : Se focaliser uniquement sur l’image externe.
✅ La bonne pratique : Motiver, informer et valoriser aussi en interne, au sein de l’ADAPEI.
👉 Quelques idées :
- Une newsletter interne mensuelle.
- Un tableau d’affichage positif dans les espaces de pause.
- Des portraits de collègues dans une gazette ou sur l’intranet.
9. Ne pas réutiliser les contenus déjà existants
❌ L’erreur : Produire un super rapport d’activité, puis le classer.
✅ La bonne pratique : Recycler et diffuser intelligemment.
👉 Quelques idées :
- Une infographie = un post LinkedIn.
- Un bilan annuel résumé façon « grand public ».
- Les photos d’événements transformées en carrousel Insta.
10. Penser que la communication est un luxe
❌ L’erreur : Considérer la communication comme un « bonus » quand il reste du budget.
✅ La bonne pratique : Intégrer la communication dès la conception des projets. Elle n’est pas une couche de vernis, c’est un outil stratégique pour valoriser, sensibiliser, fidéliser, recruter…
👉 Quelques idées :
- Utiliser des outils gratuits (Canva, MailerLite, Notion, Google Sites).
- Intégrer une ligne com’ dans chaque projet médico-social.
- Former des référents internes à la communication, même à temps partiel.
En résumé
La communication dans les établissements médico-sociaux et les associations, c’est un levier de sens, de lien et de reconnaissance. Bien menée, elle permet de valoriser les actions du quotidien, de donner la parole à ceux qu’on entend trop peu – les personnes accompagnées, les professionnels, les familles – et de créer une proximité précieuse avec les partenaires comme avec le grand public.
Oui, c’est un exercice exigeant, parfois complexe, mais c’est aussi un terrain passionnant. Parce qu’il s’agit de raconter l’humain, avec justesse et engagement. Parce que chaque structure porte des projets inspirants, souvent méconnus, qui méritent d’être mieux compris et mieux partagés.
Si vous souhaitez aller plus loin, ou affiner votre stratégie de communication, je serais ravi d’échanger avec vous.